Wargame Airland Battle

Wargame, licence phare des jeux de stratégie en temps réel de guerre moderne se renouvelle avec Airland Battle. Comme on peut le deviner, des unités aériennes sont introduites au système de jeu déjà bien rodé en plus de quelques autres ajouts notables.

Gameplay

Certains joueurs vous diront que Wargame est LE RTS le plus stratégique et le plus complet sur le marché. Sans prendre autant de risque, on peut difficilement affirmer le contraire. Déjà que du côté terrestre, une multitude d’unités existantes aux caractéristiques différentes sont à la disposition du joueur, l’implémentation de forces aériennes vient transcender le tout. On peut l’imaginer, celles-ci sont capables de faire des dégâts considérables à nos troupes, mieux vaut donc s’équiper de forces antiaériennes et savoir où les placer, histoire de punir l’ennemi à chaque fois qu’il utilise son soutien aérien et honnêtement, le résultat est bluffant : rarement le « Mindgame » aura été aussi intense.

Les cartes disposent elles aussi d’améliorations non négligeables ainsi que d’un relooking en profondeur. Même si le principe de jeu reste le même : capturer des positions stratégiques à l’aide de véhicules de commandement pour obtenir le contrôle de la carte ainsi que plus de points pour appeler des renforts ; la taille de certaines cartes et le niveau de détail n’ont aucun mal à impressionner. L’utilisation de l’environnement est primordial d’un point de vue stratégique : l’infanterie est optimale en milieu urbain, les forêts seront idéales pour cacher ses forces d’artillerie, l’utilisation des routes augmentera considérablement la vitesse de déplacement et le relief bien présent donnera un avantage visuel à celui qui saura l’abuser.

Attention cependant aux nouveaux joueurs intéressés par la licence, la maîtrise du champs de bataille requiert un apprentissage non négligeable. Les bases du gameplay seront apprises grâce à une série de didacticiels relativement clairs et complets, mais qui ne suffiront pas à éviter quelques défaites écrasantes en multijoueur. Avec plus de 800 unités divisées en 12 nations différentes, Airland Battle demandera un temps de jeu conséquent au nooby avant qu’il ne devienne un monstre des manœuvres militaires. Cependant, grâce à des menus ergonomiques et simplifiés, à des commandes bien gérées et bien pensées et grâce à un des grands ajouts de ce volet : le mode campagne, l’apprentissage ne se fera donc pas dans la douleur la plus totale.

En effet pour la première fois dans un Wargame, le joueur a accès à une campagne : pendant la guerre froide, des affrontements ont éclaté en Scandinavie entre l’OTAN et les membres du pacte de Varsovie, laissant le joueur sur une carte à la Total War. Le principe est simple, on choisit de prendre des affrontements, chaque victoire augmente des points de moral des troupes ainsi que des points politiques qui permettront d’effectuer des actions sur d’autres fronts, comme par exemple arrêter l’expansion de la Corée du Nord. Ces campagnes (4 sont disponibles) laissent grande place à l’imagination de par leur sobriété, certains les trouveront épiques et se laisseront prendre au jeu sans problèmes, d’autres n’y verront pas grand chose de plus que des escarmouches contre des l’IA. A noter qu’elles sont jouables en coopération à 2 personnes, ce qui à mon sens est le meilleur moyen d’aborder ce mode. Sur le terrain, les batailles sont limitées en temps à 20 minutes, ce qui plaira au joueur amateur de Blitzkrieg mais déplaira à celui qui aime prendre son temps pour déployer son jeu. Quoi qu’il en soit il est certain que cette limite de temps donne un certain rythme aux parties.

Même s’il dispose d’un campagne, l’intérêt d’un tel jeu se situe dans son multijoueur. De 1 contre 1 à 10 contre 10, les forces de l’OTAN et le pacte s’affronteront en ligne. Les joueurs ont la possibilité de créer leurs propres Decks (ensemble d’unités parmi lesquels le joueur devra choisir en dépensant les points d’actions mis à sa disposition) ce qui décuple les possibilité et la profondeur de jeu. Il ne fait aucun doute que le joueur qui s’y laissera prendre pourra passer des dizaines voire centaines d’heures de jeu sans en avoir vraiment fait le tour. Après quelques parties, l’équilibrage semble être au point, certaines unités sont dévastatrices mais rien d’insurmontable avec un deck bien construit mais je ne m’étalerais pas plus sur le sujet par manque d’expertise. Les parties déséquilibrées en nombre de joueurs ne seront pas un problème majeur puisque les points d’actions sont redistribués de manière équitable et parfois, mieux vaut être 5 joueurs qui savent ce qu’ils font et jouent en équipe que 10 joueurs qui jouent aux playmobiles.

Sur le plan technique et historique

D’un point de vue graphique, Airland Battle impressionne : des cartes immenses avec un niveau de détail bluffant. Même si la plupart du temps le joueur prendra une vue assez éloignée du champs de bataille, il a la possibilité de zoomer pour voir ce qu’il se passe à l’échelle humaine et le résultat est impressionnant, les unités sont bien modélisées, les décors sont en grande partie destructibles et les dégâts rendent plutôt bien, seul petit point noir, les collisions ne sont pas très bien gérées : les unités se rentreront dedans en se traversant entre elles, et même si les chars écraseront le décors sur leur passage, l’infanterie se déplacera toujours en cercle tout en passant à travers les bâtiments, ce qui est dommage mais peut être ne devrait-on pas trop en demander. On peut noter quelques soucis de stabilités dans les menus (crashs et autres chargement interminables) mais rien qui perturbera vraiment l’expérience de jeu.

Côté sonore on peut apprécier un ensemble cohérent, la musique s’intègre parfaitement à la situation et les voix des soldats quand on les sélectionne sont de bonne facture, cohérentes suivant la nature de chaque unité et dans la langue du pays sélectionné. Pas de grosse bavure donc à ce niveau là.

Wargame Airland Battle réécrit l’histoire de la guerre froide puisque aucun affrontement n’a eu lieu en Scandinavie (retournez lire vos bouquins d’histoire bandes d’incultes) et cela pourra déranger les puristes, ce qu’on peut comprendre dans certains cas, mais pour le cas d’Airland Battle, le contexte historique n’est pas vraiment d’une importance capitale, et en plus, même si on peut noter une certaine volonté de réalisme et de cohérence, le jeu n’est pas à prendre comme une simulation.

Conclusion

Avec Airland Battle, Wargame s’affirme comme une référence des RTS de guerre moderne grâce à une profondeur de jeu conséquente, des environnements imposants et un niveau de détail impressionnant. Quelques rares défauts sont tout de même à noter mais pas assez pour perturber celui qui se laissera prendre par ce système de jeu objectivement épique.